Je n'ai pas vraiment l'habitude de parler d'actualité... Mais là, il faut avouer que l'affaire plutôt cocasse, voire drôle... Un effet Streisand en directe ou presque, j'en rêvais depuis longtemps en fait...
Je ne dis pas que cela fait plaisir de se prendre une baffe publique, ni que mon site est parfait, mais si on me fait une remarque, j'essaye de corriger le tir, ce n'est visiblement pas le cas de tout le monde...
Résumé des faits;
Dans la nuit du 13 mars, une société de création de site "Internet"(1) poste sur linuxfr.org, une petite annonce [Archive.org] pour tenter de recruter un sysadmin, ce qui en soit n'est réellement pas méchant; après une journée tranquille, le poste reçoit une réponse que vous pouvez admirer sur l'archive.
Certes, ce n'est pas la réponse la plus adaptée et elle ne gagnera jamais un prix nobel, mais bon, elle fourni (un peu sèchement toutefois) une série de remarques techniques qu'il serait bien d'améliorer...
Ensuite plus rien...
L'affaire aurait pu en rester là mais, chez Linkeo, ils ont décidé de que ce n'était pas un commentaire acceptable; ce qui est entièrement et totalement leur droit, ils ont donc décidé de le signaler.
N'importe qui aurait contacté un modérateur, voire contacté l'administrateur du site (via message privé, via email ou dans le pire des cas via un commentaire en réponse) pour faire modifier le message.
Que neni, chez Linkeo ils n'ont pas trouvé comment faire (j'avoue que personnellement je pense qu'ils n'ont pas chercher longtemps, pas pris le temps ou bref...) et ont mandaté leurs avocats pour faire modifier le commentaire.
Ceux-ci ont écrit une mise en demeure très borderline au sens de la communauté et même du grand public un peu geek.
Je dis borderline car la mise en deumeure semble refléter les mêmes imperfections que le site de Linkeo:
- Faute de frappes dès le début de la lettre ("Ojet" à la place d'Objet)
- Il y a bien menace, car un avocat n'est pas un juge et ne peut donc utiliser une formulation du type: "...votre site n'est pas conforme aux dispositions de l'article 6.III.1 de la loi..." Sauf erreur de ma part, seul un juge peut statuer sur la conformité ou non, un avocat peut attirer l'attention sur le fait que selon lui, le site manque de conformité.
- La cliente (la société) devient un homme (sans doute son président qui dicte la demande de rançon) dans le fil de la seconde page; je trouve cela un peu étrange comme si l'on avait ajoutée, juste avant l'envoi, cette partie (où alors un copier-coller malheureux)
- L'avocat parle de SES règles de déontologie ("Dans le respect de mes règles déontologiques"). Moi qui pensais qu'elles étaient communes à tous les avocats du bareau.
- Laisser un délais de deux jours calendrier pour réagir c'est un peu court.
- Demander, directe, de payer une somme forfaitaire sans jugement ni condamnation est, à mon sens, proche d'une tentative d'extortion de fonds
Bref, malgré une tentative d'apaisement sur facebook (où Linkeo a démontré une capacité inégalée dans le maniement de l'effacement de commentaires) , Linkeo s'est prit un effet Streisand en pleine tête:
Toutefois, nous pensons que les propos initialement tenus sur le forum et ayant fait objet de notre procédure sont extrêmement blessants pour l’ensemble de nos salariés.
Dans un "droit de réponse", Linkeo s'explique sur ses motivations sans pour autant démordre du fond ni de revenir sur la tentative de récupération de fonds.
MAIS...
Admettons que les mentions légales de linuxfr.org n'existaient pas ou ne soient pas accessible (concernant l'accessibilité de cette page, elle est présente, en pied TOUTES les pages depuis des années, ce fait est vérifiable via archive.org), je me demande comment les avocats ont trouvé légalement les informations...
Je pensais là aussi que seul une requête juridique avait le pouvoir d'enquete et d'identification... et c'est là que je trouve la démarche on ne peut plus borderline.
Ou alors, ils ont demandé a un gars qui s'y connait un peu et qui lui, a lu la page jusqu'au bout... tout simplement ce que Linkeo n'a visiblement pas pris le temps de faire.
(1) Je pensais (naïvement) que l'on parlait de Site Web, car un "Site Internet" offrirait sur une même plateforme TOUT les services possible sur Internet...
(2) Peut-être que ce message Facebook a été tapé sur l'ordinateur de l'avocat, le même qui à rédigé la mise en demeure.
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