J'avais un peu délaissé cet espace virtuel au profit d'autres espaces, certes parfois limités, mais au combien plus vivants...

Je vais donc tenter de résumer quelques semaines en quelques mots, mission difficile et délicate, pas mal de choses ont changées dans ma vie, évolution ou révolution, seul l'avenir nous permettra de le savoir avec certitude.

Dans les faits les plus marquants, la santé de mon grand père qui semble lentement couler, quelques changements radicales dans ma vie, et finalement peut-être une autre raison d'exister; car j'existe, j'ose l'affirmer haut et fort, je vie, je respire, je pense, donc je suis...

Après des semaines de réflexion, hésitations et prise sur moi même, j'ai, avec l'hospitalisation de mon grand père, découvert que je ne voulais pas avoir de personne a charge, ni être la charge d'une personne... je désirais simplement être, et si les ennuis devaient se présenter, faire face, jusqu'au bout, défiant du regard ces tourbillons qui tentent de me faire plier l'échine...

Aujourd'hui, mon grand père a quitter l'hôpital, son opération s'est bien passée, du moins aussi bien que cela aurait pu être pour une personne qui vient de fêter ses 99 ans; mais chaque jour qui passe semble marquer mon grand père, et a l'heure ou j'écris ces lignes, il était une fois de plus tombé de son lit et appelait a l'aide...

J'ai aidé ma mère a le remettre dans son lit, mais l'image que j'ai emporté m'a définitivement marqué, ombrant un peu plus les souvenirs heureux que j'avais de lui; ternissant l'image du grand homme qu'il a été et qu'il est toujours dans son cœur en m'imposant cette vision du vieillard qu'il est devenu...

Ces mots peuvent sembler dur, mais quand on voit un être aimé diminué de la sorte, j'ai peur de lui rendre visite et d'avoir encore un peu plus cette image vieillissante, pourtant c'est maintenant qu'il a le plus besoin de nous...

Je me trouve ignoble de ne penser qu'a moi en ce moment, de vouloir conserver une image idyllique de mon grand père, garder le meilleur et rejeter le pire; d'éviter d'allez le voir, pour me protéger de l'annonce de ma prochaine décrépitude, car que je le veuille ou non, cet homme affaibli par le poids des ans est aussi mon grand père.